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Editorial tout frais : Tonale, un digne héritier pour Alfa Romeo

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A voir, cet encart sur le web dont le sujet est « l’automobile » et qui va vous séduire.

Le titre (Tonale, un digne héritier pour Alfa Romeo) est sans ambages.

Identifié sous le nom «d’anonymat
», l’écrivain est connu et fiable.

Le texte peut de ce fait être pris au sérieux.

L’éditorial a été publié à une date notée 2022-09-25 04:38:00.

Après avoir relancé la marque avec la berline Giulia et le succès du SUV haut de gamme Stelvio, Alfa Romeo se lance dans le domaine des SUV urbains. Transition réussie pour une marque à l’identité très forte, et à la clientèle exigeante?

La Galaxie Stellantis n’a nullement oublié sa belle marque milanaise. Après l’avoir fait renaître de ses cendres avec 2 modèles forts, Giulia et Stelvio, il semble qu’Alfa Romeo s’inscrive dans un deuxième temps de la phase, celui de la reconquête. Et preuve que l’enjeu est très important, le groupe n’a pas hésité l’année dernière à mettre à la tête de la marque le charismatique Jean-Philippe Imparato, qui a présidé avec succès aux destinées de Peugeot pendant 5 ans. Autant dire que la sortie du Tonale s’inscrit pleinement dans ce deuxième mouvement qu’est en train de vivre Alfa Romeo.

Car la marque n’est pas des plus faciles à gérer, que ce soit au sein du groupe Fiat, plus tard au sein d’FCA et d’autant plus dans le gigantesque ensemble Stellantis. Vieille marque établie, mais surtout apanage d’une petite élite de clients passionnés, difficile d’y insuffler les tendances nouvelles de l’automobile mondiale, notamment l’omniprésence du SUV et la nécessaire mutation vers l’électricité. Pourtant, la marque a impressionné par les qualités de son SUV Stelvio.

Modèle à tendance sportive, haut de gamme, sensé aller chercher les Porsche Macan et autres produits premium allemands. Défi relevé haut la main, tant l’engin a réussi à implanter l’ADN Alfa Romeo dans un SUV homogène et réussi. Malgré tout, faute de vraies nouveauté depuis, les ventes de la marque ont affiché une baisse continue, aggravées par la crise Covid… jusqu’à vendre moins de voitures que Lancia au sein du groupe Fiat-Chrysler.

Le Tonale a été lancé en 2022.
Le Tonale a été lancé en 2022. © Antoine Larigaudrie

Tonale, la cheville ouvrière de la reconquête

Tombé à 55.000 véhicules neufs vendus au total l’année dernière, le groupe s’est depuis recentré et restructuré, déjà de manière à ne plus perdre d’argent. Le reste des objectifs pour le futur est ambitieux, et Jean-Philippe Imparato l’a promis, les ventes vont quadrupler à horizon 2027 (200.000 exemplaires par an espérés à cette date). Avec une rentabilité nettement restaurée. Et autant le dire, le Tonale doit être le fer de lance de cette contre-attaque commerciale d’ampleur. Il était donc important que le produit fini soit un vrai mouton à 5 pattes.

Le logo historique d'Alfa Romeo, le Biscione.
Le logo historique d’Alfa Romeo, le Biscione. © Antoine Larigaudrie

Conçu autour de la plate-forme de la Jeep Compass, et donc partageant les lignes de production de cette dernière dans l’usine de Pomigliano d’Arco près de Naples, le Tonale représente en réalité le dernier produit 100% FCA, avant l’intégration au sein de la galaxie Stellantis. Une plate-forme, des technologies et des motorisations largement partagés qui limitent les coûts de développement. Mais pour le reste… il faut à la fois élargir l’offre vers la clientèle non-Alfa, tout en ménageant la clientèle maison avec un 2ème SUV dans la gamme. Défi complexe…

Le point fort: une véritable Alfa

Mais abrégeons le suspense. Le Tonale est un pur produit Alfa Roméo, dans ses moindres détails, et c’est une réussite éclatante à ce niveau-là, surtout pour qui aime la marque et connaît un peu son histoire. A commencer par sa très jolie couleur « Vert Montréal » de notre modèle d’essai, couleur historique des Alfa sportives depuis la sortie de l’iconique Alfa Romeo Montréal de 1970. Les optiques triples, inaugurées sur l’incroyable Alfa SZ de 1989, puis reprises sur la Brera et la 159. Les magnifiques jantes « cadran de téléphone », grand classique de la marque… sans compter le petit logo Ti sur le côté, correspondant au niveau de finition du modèle d’essai, reprennent une appellation usuelle des modèles sportifs de la gamme depuis les années 60 et la Giulia.

Les optiques triples font partie des détails qui raviront les Alfistes sur ce Tonale.
Les optiques triples font partie des détails qui raviront les Alfistes sur ce Tonale. © Antoine Larigaudrie

On regretterait presque (oui, disons-le, on le regrette franchement) l’absence de volant en bois (ou aspect bois) pour parfaire le tout. Mais ce Tonale est une véritable Alfa Romeo dans les moindres détails et cela reste le principal atout de ce modèle, à la fois pour rassurer une clientèle maison soucieuse de trouver des produits plus dans l’air du temps, mais toujours dotés de l’ADN de la marque… Et aussi séduire de nouveaux clients, quitte à en faire de nouveaux Alfistes purs et durs.

Dans cet écrin à l’identité forte, on découvre un habitacle sobre, mais bien fini, avec des sièges gainés de cuir noir, des plastiques de bord bien assemblés et quelques détails dans l’air du temps, motifs lumineux rétro-éclairés, un écran d’infotainment très bien agencé et pas trop envahissant, ainsi qu’une instrumentation majoritairement numérique mais qui reste plutôt orientée « à l’ancienne », avec encore nombre de boutons physiques.

Un moteur pétillant et une hybridation étonnante

L’autre point fort de cette version Ti 160 chevaux est un moteur plutôt réussi. Relativement petit (1,5 litre de cylindrée), il est épaulé par un turbo à géométrie variable et une hybridation légère (batterie de 48 volts se rechargeant au freinage, et petit moteur électrique de 20 chevaux monté sur la boîte de vitesse automatique 7 vitesses).

Faute de véritable brio, il se montre pétillant et aime monter dans les tours, avec les joyeux sifflements synchronisés de l’électrification et du turbo. En cela, il reste fidèle au petit logo Ti qu’on retrouve sur les flancs de l’engin. On ressent une vraie sportivité, surtout en position D (Dynamique, le D du petit cadran DNA sélectionnant les modes de conduite).

Notre version d'essai est équipée d'un moteur 1,5 litre de cylindrée de 160 chevaux.
Notre version d’essai est équipée d’un moteur 1,5 litre de cylindrée de 160 chevaux. © Antoine Larigaudrie

Mais plus étonnant, cet Alfa Romeo Tonale recèle une bonne surprise. En effet généralement l’hybridation légère, de par sa faible puissance et l’absence de chaîne de traction complète hybride classique, n’existe que pour soulager le moteur en accélération, lisser la courbe de couple et ainsi réduire les consommations, un peu comme chez Suzuki et beaucoup d’autres. Là, le Tonale, grâce à ce système maison, est capable de rouler… en 100% électrique. Certes, ce mode zéro émission ne fonctionne que sur de très courtes distances, et pas au-dessus de 30 km/h. On peut cependant effectuer toutes ses manœuvres à basse vitesse, se garer ou même traverser un grand parking souterrain sans consommer une goutte de carburant. Une excellente petite surprise, unique dans le paysage automobile actuel.

Le Tonale est un petit SUV familial, avec une longueur de 4,50 mètres de long.
Le Tonale est un petit SUV familial, avec une longueur de 4,50 mètres de long. © Antoine Larigaudrie

Point de vue comportement et dynamisme, pas de miracle, le Tonale reste un SUV moyen de 4,5 mètres de long. Mais relativement mince (1,84 mètre) et suspendu juste comme il faut, il accélère sympathiquement (8,8 secondes du 0 à 100 km/h) avec un joli agrément de conduite pour ce qui reste une traction avant, en pouvant soutenir une cadence de virage honorable. Un très bon point. A noter le freinage précis et mordant, fourni non pas par l’italien Brembo mais par l’américain MOPAR, alliance avec Chrysler oblige. Et ces beaux étriers rouges siglés font leur petit effet.

Le point noir: une boîte de vitesse désagréable

Le Tonale reste une vraie Alfa Romeo au sens large. Comprenez qu’elle n’est vraiment pas exempte de défauts. A commencer par une boîte de vitesse automatique pas très douce, avec des étagements un peu curieux parfois, qui empêchent de tirer le parti maximum d’un moteur pourtant sympathique et volontaire. En plus, et les purs Alfistes vont hurler: il n’y a plus les jolies palettes métalliques au volant.

Dans l’habitacle on regrettera des sièges au bon maintien, mais à l’assise particulièrement ferme, un espace plutôt réduit sur la banquette arrière, ainsi qu’une visibilité arrière déplorable, effet du dessin plutôt élégant au demeurant du coffre. Coffre pas très volumineux d’ailleurs, à 500 litres de capacité il peut même apparaître vraiment petit pour cette catégorie de véhicules.

L'intérieur du Tonale est sympathique, mais manque parfois de confort et d'espace.
L’intérieur du Tonale est sympathique, mais manque parfois de confort et d’espace. © Antoine Larigaudrie

Un engin glouton

On passera sur l’horripilant système de clignotants, très imprécis (déjà regretté sur la Guilia) pour se consacrer à l’autre vrai défaut de cet Alfa Romeo Tonale: sa consommation. L’emploi de l’hybridation légère relève vraiment du gadget dans ce cas précis, puisque la consommation est donnée pour 6,1 litres/100km en cycle mixte, et que votre serviteur n’est pas arrivé à la faire descendre sous 7 litres pendant toute la durée de l’essai, sur des parcours urbains et péri-urbains plutôt propices, et ce quel que soit le mode de conduite.

Ce chiffre est décevant, tant l’apport de l’hybridation ne doit pas être neutre sur la marge et n’améliore significativement pas les données de consommation. Certes, les émissions de CO2 se retrouvent réduites à 139g/km, n’occasionnant qu’un malus très raisonnable de 280 euros, mais cette donnée sera à prendre en compte au moment du choix. Nombre de SUV d’une tonne et demie font désormais bien mieux.

Malgré tout, même s’il n’ira pas chercher les cadors dans ce segment archi-concurrentiel, l’Alfa Romeo Tonale a très largement de quoi se démarquer, et constituer à la fois une alternative intéressante et racée, tout en devenant l’axe de relance que recherche Alfa Romeo. Il pourra même jouer des coudes pour tenir tête à des produits similaires et de gamme équivalente du groupe Volkswagen. Mais pour s’imposer définitivement dans le paysage, il lui faudra sans une version hybride rechargeable, pour véritablement marquer des points et gagner en sobriété. Cette dernière est d’ores et déjà prévue, et devrait être présentée avant la fin de l’année. Mais hormis ces réserves d’ordre technique et stratégiques, malgré ses imperfections, le Tonale est une vraie Alfa de cœur. Et rien que ça mérite un vrai coup de chapeau.

Modèle essayé: Alfa Romeo 160 Ti MHEV
Prix de cette version: 49.050 euros

Bibliographie :

Automobile Club d’Égypte,Le livre .

La France en automobile,Le livre .

Livre d’humour/Liste de contrepèteries,A voir et à lire. .

Pour lire en automobile/Ouvrages de Paul Vibert,A voir et à lire. .