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Ce vendredi, à Al-Ula, dans le nord-ouest de l’Arabie saoudite, s’ouvre la 46e édition du Dakar. Deux ans après l’attentat contre des participants et un véhicule de la course, et dans un contexte international ultra-tendu, le rallye-raid doit de nouveau faire face aux menaces.

Comme en 2023, le rallye-raid 2024 reste sous la menace. C’est un bivouac isolé et en totale autonomie que les participants ont découvert lors de leur arrivée sur place cette semaine. Certains décrivent un « endroit grillagé » avec « des clôtures de plus de deux mètres » et tout cela « au milieu de nulle part ». Al-Ula se situe au nord-ouest du Royaume. Avec sa trentaine de personnes consacrées à ce sujet « sécurité » l’organisation ne veut prendre aucun risque, deux ans après l’attaque terroriste contre des participants et leur véhicule.

La guerre Israël-Hamas augmente la menace

Depuis l’attentat sur l’édition 2022, les enquêteurs de la DGSI ont obtenu la certitude que cette explosion était d’origine criminelle. Pourtant, l’enquête n’a pas beaucoup avancé. De son côté, Riyad a toujours expliqué que le véhicule avait été victime d’un « accident ». Ce qui ne va pas dans le sens de l’enquête française confiée à un juge d’instruction. L’Arabie saoudite se veut discrète sur ce sujet hautement sensible pour le Royaume, l’année dernière la sécurité avait été renforcée sur l’ensemble du parcours et les services de déminage avaient multiplié les actions de prévention à l’entrée du bivouac. Engagé jusqu’en 2025 avec Amaury Sport Organisation, l’Arabie Saoudite verse 17 millions d’euros par an à ASO pour obtenir l’organisation de la course et cherche absolument à éviter une « mauvaise publicité » dans cette période où le développement de la puissance sportive du pays est à sa puissance maximale.

Mais cette année, en plus de la menace traditionnelle sur zone, le monde a évolué. La région est sous très haute tension. Avec la guerre entre Israël et le Hamas, la menace terroriste est importante. Les intérêts français peuvent être la cible d’attaques terroriste dans cette région du monde. La France fait donc savoir à ses ressortissants que le « risque terroriste reste présent en Arabie saoudite » et qu’il faut « faire preuve de la vigilance maximale ».

Fin des drapeaux nationaux sur les véhicules

Depuis cette attaque en 2022, les tourments sécuritaires agitent la course. Comme dévoilé par RMC Sport, Amaury Sport Organisation a adressé un mail aux préparateurs des équipes concurrentes en leur demandant de retirer les drapeaux nationaux des portières des véhicules mais aussi des motos. ASO explique aux participants étonnés par ce choix qu’il s’agit d’une mesure de « prévention ». La FIA a suivi cette décision en ajoutant dans son règlement particulier du Dakar 2024 publié le 30 novembre dernier la mention: « aucun drapeau de nationalité du pilote et du copilote ne doit être apposé à côté des noms ».

Une compétition diffusée en interne

2023 a été un tournant dans la stratégie de « soft power » de l’Arabie saoudite dans le domaine du sport. Investissement massif dans le championnat national, quasi-obtention de la Coupe du Monde de la FIFA 2034, le pays veut exister pour autre chose que le pétrole et le gaz. Avec ces investissements, le Dakar est un peu passé au second plan pour le Royaume. En France aussi. France Télévisions a fait le choix de ne pas poursuivre la diffusion de la course. Le groupe Amaury a donc longtemps cherché un diffuseur pour le rallye-raid. L’organisateur a espéré un accord avec Canal+ qui diffuse le meilleur des sports automobiles. Finalement, ASO s’est résolu à diffuser la compétition en interne, via La Chaîne L’Equipe. Preuve aussi qu’au fil du temps le Dakar a perdu de sa superbe.